mercredi 19 décembre 2007

Indochine 4 (05-09/12)

Pres de 2 mois apres mon retour a Mae Sot, j’ai profite de deux jours de conge pour repartir au Laos, dernier pays qui me restait a visiter pour restituer dans mon esprit l’Indochine du temps de la colonisation francaise.

Dix heures de car pour traverser la Thailande d’ouest en est jusqu’a Udon Thani, chef-lieu regional a une centaine de bornes de la frontiere; et encore une heure jusqu’a Nong Khai et le Friendship bridge qui rejoint les deux pays audessus du Mekong.

La moitie du trajet jusqu’a Luang Prabang en fait, que je ne terminerai qu’apres une nuit a Vientiane.

Deux heures passees a accomplir les formalites de douanes, et je foule enfin le sol lao. Une multitude de rabateurs se ruent sur moi, mais j’attends que d’autres touristes rappliquent afin de partager un taxi jusqu’au centre. Un backpacker thai d’une trentaine d’annees pointe son nez, et c’est parti. Pour 100 bahts (2 euro) chacun une vieille mercedes des annees 60 nous menera a bon port.

Nous decidons de prendre le petit dejeuner tous les deux et faisons meme un bout de visite ensemble.


Il s’appelle Guss (tout le monde a un “nick name” en Thailande), et vend du materiel hospitalier a Bangkok.

Vers 13h, Guss me quitte pour prendre un bus vers Vang Vieng, ou il passera la nuit avant de rejoindre Luang Prabang. Salut; nous nous recroiserons certainement la-bas.

La ville de Vientiane a un certain charme, les batiments se tiennent a hauteur d’homme et malgre l’austerite de certains edifices officiels, l’architecture generale est plaisante.


On sent un air familier, et l’odeur du pain frais aidant, on se represente avec nostalgie un temps oublie ou des jeunes gens vetus de leur uniforme colonial siroptaient un petit jaune a la terasse d’un café faisant face au Mekong.


Le coucher de soleil me berce de ses teintes dilluees et je me prepare a mon voyage du lendemain en me couchant de bonheur.

A 6h15 je suis a la gare routiere, pret a affronter les 9 heures de car qui me restent a parcourir jusqu’a Luang Prabang. Je suis tellement excite a l’idee de decouvrire la ville dont tout le monde me parle depuis si longtemps, et fascine par les paysages magnificients que nous traversons, que les minutes s’ecoulent sans que je m’en appercoive.


Nous y sommes enfin, il est 16h30. Je fais un tour du centre pour trouver "La Guest House" qui’il me faut, et les rues en sont encombrees, ainsi que de farangs part ailleurs.

A mesure que j’arpente les ruelles qui constituent le gros de la ville, je note que les batiments temoignent d’une protection active du patrimoine. Mais je suis surtout impressionne par le nombre de jeunes gens a sac a dos. La ville en est litteralement envahie.


J’ai enfin trouve et me rejouis de la douche chaude dont je ne manquerai pas de savourer chaque goutte.

- J’ai peur tout d’un coup que depuis quelques semaines, mon blog ressemble plus a un guide de voyage qu’a un compte rendu de mon service de volontariat. Tant mieux pour ceux que cela aidera a plannifier leur future decouverte de l’Asie du Sud-Est, et apres tout il s’agit bien d’une partie de ce que je vis ici.. –

Le soir meme je tombe sur Guss, avec qui nous dinons dans un resto typique. Mon plat est decevant mais je suis enchante par sa proposition de l'accompagner, lui et des amis thais, jusqu'a une chute d'eau a quelques bornes de la ville.

La chute d’eau est magnifique, mais trop de gens s’y baignent et je decide de suivre une fleche indiquant une grotte un peu plus loin. Je passe un gros trou dans lequel je n’ose pas mettre la tete et continue le chemin qui grimpe au sommet de la colline. Une petite dizaine de minutes plus loin, un escalier “maison” descend abruptement vers un bruit familier, de l’eau qui se deverse avec puissance.


Je descend et me retrouve tout seul dans une sorte de hameau au milieu de la foret vierge, ou de l’eau jaillit de toute la vegetation. Je remercie le Seigneur de m’avoir fait decouvrire cet endroit merveilleux, me trempe et reste immobile quelque temps.

Seul le bruit de l’eau vient nourrire mon esprit. J’aimerais rester des siecles, mais je sens que les autres m’attendent.


En conclusion d’un sejour marathon, je profite de ma derniere journee pour manger un bon steak dans un café francais et finir mon bouquin dans le jardin d’un hotel de charme avec un crumble creole, les doigts de pieds en eventail, vers le Mekong.

jeudi 13 décembre 2007

Indochine 3 (14-23/10)


De Hue, je suis descendu jusqu’a China Beach, a quelques kilomètres de Danang, grande ville balnéaire du centre du Vietnam.

C’est un bus public que j’empruntai pour l’occasion, ravi de faire l’economie de quelques milliers de dongs et prêt a partager le moyen de transport local.
J’arrivai a la station de bus en courant sous une pluie qui commençait tout juste de battre. Le bus partait dans deux minutes, le temps de payer au guichet, il m’attend devant la porte. Sauf. Il démarre quelques minutes plus tard mais avance a une vitesse constante de 10 km/h pendant un bon quart d’heure.

Ne vous y trompez pas, le bus est tout ce qu’il y a de plus évidemment moderne, et il ne fait aucun doute qu’il puisse vadrouiller au delà même des 100 km/h, seulement il n’est pas plein. Nous n’irons pas plus vite tant qu’il y aura des strapontins a combler entre les rangées de sièges. Et effectivement, un demi-heure plus tard je dois tenir mon sac sur les genoux pour laisser la place aux voyageurs qui ne cessent de monter.

J’espérais pouvoir surfer, peut-etre, l’un des rares spots de la mer de Chine. Mais le temps ne s’y prêtait pas. Des vents violents m’encouragèrent a reprendre la route en compagnie de trois australiennes a destination de Hoi An.


Petit hameau d’un autre temps a quelques kilomètres au sud de Danang, Hoi An est une destination chérie des touristes. Il faut dire qu’elles sont charmantes les maisonnées qui bordent les trois rues qui en constituent le noyau.

Cependant il ne cesse pas de pleuvoir et la rivière qui longe la ville commence de déborder. Je décide de remonter vers Danang ou je prendrai le train jusqu’a Nha Trang. J’apprendrai plus tard que des inondations dans la région de Hoi An ont fait de nombreux dégâts.


A Nha Trang, je souffre d’un torticolis et garde le plus souvent la chambre. La cote est belle, et la plage de sable fin, mais les constructions massives qui se dressent sur les bords de plages colonises leurs font de l’ombre.


Mon mal m’amène a préférer les balades citadines aux vents marins et d’ailleurs, j’aime mieux le chemin que j’emprunte jusqu’a la Cathédrale, hissée sur un promontoire au centre de la ville, que celui qui mène aux restaurants de plage.



Mon séjour touche a sa fin, et pour terminer en beauté, j’ai rendez-vous avec les volontaires de Saigon a Mui Ne, nouveau trajet de pres de quatre heures de car.


La plage est plus belle qu’a Nha Trang, et plus sauvage aussi. Les dunes qui contribuent a y former un microclimat doux et ensoleille me rappellent les Landes.


Nous passons deux jours très agréables a vadrouiller en moto et se dorer au soleil avant de prendre la route vers Saigon ou je dormirai une nuit avant de m’en retourner vers Phnom Penh, puis Bangkok et Mae Sot.