jeudi 10 janvier 2008

Juste photos










Fructification

En France, j’étais en guerre contre les clémentines.
Cependant, chaque année je voulais me raccommoder et en goûtais une, pour voir. Mais chaque fois c’était la même déception. Juteuse et sans goût ou bien si pleine de pépins qu’on n’y trouve plus de chair. A bout de patience, j’avais finalement décidé de les rayer une fois pour toutes de ma carte alimentaire.

Depuis que je réside en Thailande, ou les fruits sont étincelants de sucre, je me suis propose de tenter la chance.
J’étais déjà passe outre mon appréhension des visages exotiques qu’offrent certains spécimens particulièrement surprenants, et ramboutans et mangoustans ont finis par me convaincre de revenir sur mes positions.
En fait, il ne s’agit pas vraiment de clémentines en Thailande, ni de mandarines (je n’ai jamais su faire la différence, y’en a-t-il?), mais d’oranges qui en ont la taille et un peu le goût. Elles sont oranges et vertes et se pèlent aussi facilement que leurs cousines.

Au début, même s’il m’a paru que les oranges thaïes présentaient une meilleure chance de satisfaction, je dus convenir que certaines n’étaient pas a la hauteur. Et voila que le spectre d’une rupture se hissait encore une fois a mes papilles.
Seulement, en prenant l’habitude de manger plus de fruits, je commençai de prendre le temps qu’il faut pour les peler, les préparer.
Très vite, manger un fruit devint une activité a part entière. Une pause de quelques instants voues a la mise en condition de l’aliment, et par la force des choses, de ma personne.
Un temps vague durant lequel on se concentre un peu, mais qui n’empêche pas de laisser vagabonder son esprit, ou l’on n’a le temps ni de se projeter, ni de se retourner.
Alors on peut se délecter tout a fait du “fruit de notre effort” et l’on savoure l’instant de la rencontre avec un goût que l’on connaît, mais qui ne finit pas de nous plaire et nous séduire.

Cet enseignement, qui continue de mûrir en mon esprit, m’a permis d’accepter le mauvais goût de certains spécimens, et de ne pas me formaliser pour autant.
A Paris c’est décidé, je renouerai avec les clémentines.
Je prendrai le temps de les apprécier.

Poblaki 2

Mon séjour m’a permis de mieux comprendre d’ou viennent les enfants karens avec qui je partage ma vie depuis plus de six mois.

Ils sont 13 a venir du village et de ses environs:
Annrak,M Annuporn,M Buanapha,F Chutima,F Kanika,F Mittchai,M Nuntikan,F Pramot,M Preawpan,F Suchat,M Supap,M Worachit,M et Yolada,F (la lettre qui suit la virgule précise le sexe).


Durant mon séjour la-bas, je fus accueilli chez Worachit, dans une charmante petite bicoque, toute de bois construite, ou règne sans arrêt une atmosphère de convivialité.
En effet, chaque fois que je m’y suis rendu, une ronde assemblée siégeait dans la piece principale. On y discutait en roulant du tabac cultive au village, dans des feuilles de je ne sais pas quel arbre, fumant, parfois se passant un verre d’alcool de riz, “ossi” en prakenyan (la langue que parle une subdivision de la tribu Karen, et accessoirement tous les karens de la région ou je réside).

Une légère cloison de bois sépare la chambre des parents de la pièce principale, qui sert aussi bien de cuisine que de salon, de chambre, de chambre d’amis, de salle a manger, ou encore de salle de bain. Tout est ouvert sur le bout de terrain que la famille partage avec une autre, dont on distingue l’habitation a une vingtaine de mètres.

Worachit n’est pas le seul a avoir un invite. Son grand frère a convie des amis a venir passer les fêtes avec nous, et nous sommes huit a installer nos couches dans un bout du salon, sous l’autel dédié au Christ, une fois venu le moment de dormir.
Les toilettes sont a l’extérieur. Une cabane isolée en contrebas qu’il vaut mieux savoir situer avant de s’aventurer en pleine nuit.

Il a fait froid durant la nuit du 30, et je me réveille très tôt, grelottant sous mes trois couvertures. Après un court moment de répit que le sommeil m’accorde, engloutissant a nouveau la sensation de froid qui m’assaille, je me lève pour me trouver nez a nez avec un énorme cochon qu’on va partager avec plusieurs familles. Derrière l’animal, une bassine me sert d’évier pour me laver les dents et le visage.
Frais et dispos.

mardi 8 janvier 2008


Ou commence le confort? Qu’est-ce que l’art de vivre?
Quand il s’agit de se laver par exemple. On connaît le débat centenaire qui oppose les farouches défenseurs du bain aux non moins lyriques partisans de la douche.
On peut être plus minutieux et poser la question du bain moussant, des différents jets du pommeau multi-fonctions, du savon ou du gel.
Et chacun aura certainement sa version très personnelle du bain idéal. Ces petites maniaqueries qui font la subtilité de notre plaisir réfléchi, mûri depuis de nombreuses années par les conseils, expériences et découvertes qui ont meuble notre vie.


Cependant, lorsque l’on découvre la simple majesté du lieu ou les habitants de Poblaki se baignent chaque jour, on se demande ce qu’est vraiment le luxe et le summum du plaisir.


Certes j’éluderai ici les inconvénients, mais ne serait-ce que pour vous faire profiter tout a fait de la joie que j’ai ressentie a jouer dans mon bain, a nouveau, après plus d’une dizaine d’années de bains anesthésiés par le quotidien. De douches lambda, sans plus d’intérêt que celle du jour précédant.

Y2K8

A tous une très bonne année 2008.
Que Dieu soit avec vous.
Que les astres vous soient favorables et le rat de bon(ne?) augure.
Que les hommes vous comblent de leur amour et que la Terre ravisse vos sens.
2008 est une année bissextile, ce qui la rend un peu plus spéciale que d’autres, et accessoirement, c’est l’année du Championnat d’Europe de football en Suisse et en Autriche.
Tous mes voeux d’amour et de bonheur.